Shadow of the Colossus sur PS2 Jeu Video

« Le voyage a été long. Avec pour seul compagnon son fidèle destrier, Wanda a voyagé pendant des lunes pour arriver ici, dans ce temple étrange au coeur de contrées désolées. En déposant délicatement le corps de la jeune fille sur la pierre froide de l'autel, il se demande quelle est la part de vérité dans cette légende. Mais une voix venue des cieux interrompt le cours de ses pensées Cela faisait bien longtemps qu'il navait entendu la moindre voix ». Ou comment se servir du texte de la notice du jeu comme introduction quand on ne trouve pas de meilleurs mots pour le dire...

Le dernier colosse vient de s'écrouler. Ma quête touche à sa fin, le jeu aussi et j'en serais presque déçu... pas du jeu, hein ! C'est juste qu'il touche à sa fin... Un petit dernier s'il vous plait, encore plus grand, plus gigantesque, plus colossal. Allez, juste un dernier. C'est que j'ai encore envie de parcourir ces terres immenses et désolées ! Mais bon, c'est comme pour tout, les meilleures choses ont toujours une fin, il paraît. Alors, par où je commence moi avec tout ça ?! J'ai pas mal de choses à dire, enfin je crois, parce que j'ai vraiment apprécié ce jeu et que j'aimerais, tant qu'à faire, essayer de vous faire ressentir tout l'intérêt que j'ai porté à ce soft et le plaisir qu'il ma procuré. J'ai une idée tiens ; et si je commençais comme ça : « ma quête venait de prendre fin mais ne voulant pas quitter ce monde envoûtant, je me décidai à y demeurer, me bâtissant une petite maison faite de pain d'épice». Bon j'admets, d'une, ce n'est pas vrai et de deux, ça n'a vraiment aucun rapport avec le jeu. Ben c'est pas bien grave, et puis il faut que je tape du texte à ce qu'on ma dit ; ).

Made by Ico Team. Pourquoi parler de Ico ? Surtout que je ne l'ai jamais essayé et qu'on ne la pas encore testé à la rédac... tout simplement parce qu'il sagit de la même équipe, chez Sony, qui a développé ces deux jeux. D'ailleurs, on peut même dire de "SOTC" et d"Ico" qu'ils sont semblables en bien des points. « Et comment qu'il sait ça l'autre s'il y a pas joué, hein ?!? ». Parce que déjà, j'ai été lire le test d"Ico" (héhé !) et ensuite, j'en ai regardé le trailer (bonus pouvant être débloqué après avoir terminé "SOTC"). Orientées aventure/action, ces deux productions des studios SCEE se ressemblent par bien des aspects même si elles vous proposent, chacune à sa manière, d'évoluer dans un monde onirique où il vous faudra mener à bien la quête pour laquelle vous êtes là. Et avec ces deux jeux, tout est question de créativité, d'originalité et de sentiments. Bienvenue dans un monde imaginé par Fumito Ueda (director, lead designer et game designer sur "Shadow of the colossus". Rien que ça !).

Je souhaite vous parler vite fait du scénario du jeu, avant d'aller plus loin, mais juste vite fait, vous allez voir. Je n'aime pas spoiler. En fait, le jeu commence par une belle séquence d'intro où vous vous voyez arriver à cheval, dans des terres qui semblent inhabitées, portant une femme inanimée. Un temple se dresse devant vous, au milieu des vallées et des montagnes : vous êtes Wanda et allez pénétrer dans ce temple afin de demander aux dieux de rendre la vie à la jeune femme que vous venez de déposer sur l'autel. Les dieux acceptent votre requête mais à une seule condition : que vous terrassiez les 16 colosses qui dorment en ces terres abandonnées Pourquoi ? Comment ?! Ca, pour le moment, on n'en sait rien. Voilà sur quoi se base le scénario du jeu, pas forcément très original mais, je vous rassure, le reste va l'être. Et puis, je ne vous ai pas tout dit non plus. Sans contrainte de lieu ou d'époque, les développeurs ont su créer un monde vraiment impressionnant, presque démesurément grand, cohérent dans tous ses aspects et à l'architecture grandiose.

La première chose qui frappe lors de la découverte du jeu, c'est clairement le gigantisme du monde dans lequel vous allez évoluer ; ça et le fait qu'un cheval vous accompagne. Agro qu'il sappelle. Bon choix de la part des développeurs car je mimagine mal parcourir ces terres à pied, et encore moins en voiture (là, pour le coup, ça aurait manqué de cohérence !). Le monde de "SOTC" est véritablement impressionnant, parfois même d'une beauté à couper le souffle (surtout si vous êtes facilement essoufflé car la PS2 n'est quand même plus toute jeune^^), avec des paysages superbes et variés : des collines, des vallées verdoyantes où le vent souffle très fort, des montagnes aux pics inaccessibles, des étendues de sable, des temples en ruine et une forêt tellement dense que la lumière du soleil n'y pénètre que difficilement. L'atmosphère homogène donne une impression de monde gigantesque où les décors sont un régal constant pour nos yeux de joueurs ébahis. Un travail exceptionnel a dû être réalisé pour mettre au point ce background, avant tout au niveau de la recherche artistique et du design qui dotent cet univers d'une cohérence remarquable et d'un aspect grandiose au rendu visuel impressionnant. Ce travail sur les environnements a d'ailleurs permis à l'équipe de développement d'intégrer la part du scénario dédié à la recherche de l'antre des colosses dans le jeu. Ce n'est pas moi qui l'invente, c'est dit dans le making-of du jeu. Pourtant, à première vue, on pourrait reprocher aux environnements d'être parfois trop vides ou encore de manquer de vie. Mais que nenni ! Car là encore, c'est une question de cohérence entre le monde qui nous entoure et la quête que doit mener notre protagoniste, lourde de solitude et de désespoir.

Comme vous le verrez, les terres interdites sur lesquelles vous vous aventurez sont totalement inhabitées, et pour cause, elles sont justement « interdites » ! Aussi, on peut dire que seuls trois personnages font partie de cette aventure : Wanda, Agro le cheval et la jeune femme. Cette dernière étant morte, cette véritable odyssée se fera uniquement entre le héros, son cheval et les vraies stars du jeu que sont les colosses. En fait, ces 16 créatures gigantesques sont les uniques ennemis que vous rencontrerez dans ces contrées. Sorte de mélange entre des êtres vivants et des êtres mécaniques, ces colosses sont donc comme 16 boss que vous devrez trouver puis abattre l'un après l'autre. Et je vous garantis que chaque découverte d'une nouvelle arène, et par la même occasion d'un nouveau colosse, est déjà en soi quelque chose de très agréable à ressentir. Chaque colosse est réellement exceptionnel et unique, gardant sa propre manière d'évoluer sur le terrain ainsi qu'une interaction dans le jeu, notamment sur les décors, qui varie constamment. Aussi, il vous faudra à chaque fois étudier le comportement de votre ennemi, l'environnement puis repérer le moyen d'escalader la créature. Chose peu évidente parfois : essayez, vous, de monter sur le dos d'une montagne en mouvement ; c'est pas toujours facile, je vous assure, mais c'est tellement excitant !

J'ai du mal à imaginer le boulot monstre quil a dû falloir pour faire naître virtuellement ces monstres : de l'esquisse sur papier à la conception 3D, ça a vraiment dû être un travail titanesque. Imaginer et concevoir 16 créatures énormes, vivantes mais surtout uniques ; franchement, c'est un job artistique énorme qui a là été fourni par l'équipe de Ueda. Je ne vous en dirai pas plus sur les colosses, non pas parce que je ne sais plus quoi en dire, du tout, par exemple je pourrais commencer à vous les décrire un à un ; mais parce quen faisant cela, je vous gâcherai clairement une partie du plaisir que vous prendrez à les découvrir... On dit que l'effet de surprise compte pour beaucoup.

Les mécanismes du jeu "SOTC" sont relativement simples, on pourrait même parler de répétition pour la peine. En effet, partant toujours du temple où repose votre supposée bien-aimée, temple qui se situe en plein coeur du monde qui vous entoure, vous aurez à trouver les 16 colosses et à les tuer ; et ce, dans un ordre prédéfini. Vous repérant à l'aide de votre épée (« l'ancienne épée » qu'il l'appelle), vous n'aurez qu'à suivre le rayon qui émane de celle-ci pour vous indiquer dans quelle direction se situe votre prochain ennemi. Les phases de recherche des ennemis sont un élément important du jeu et comme je l'ai dit plus haut, le travail artistique fourni sur les environnements rend cette phase de jeu réellement intéressante et agréable, même quand vous vous êtes perdus ! De même que la présence de Agro qui nous permet de parcourir ces vastes terres relativement vite, se rendant d'une arène à une autre via des chevauchées spectaculaires au milieu dun univers gigantesque (décidément, je l'aurai sorti souvent ce mot là, faudrait que je pense à me procurer un dictionnaire des synonymes). Voilà pour la phase de recherche à cheval. C'est tellement bien fait que ça en deviendrait presque une simulation équestre dites donc ! Une fois votre ennemi repéré, le combat peut débuter. Commence alors le (parfois) long processus d'affalement du colosse, autre phase de jeu. Ici, il est plutôt question d'action et de plate-forme, beaucoup moins de cheval. Repérez les faiblesses de votre ennemi puis entre esquives, escalade, flèches et coups d'épée bien placés, vous verrez l'énorme être sur lequel vous êtes présentement accroché s'écrouler au sol. Bravo ! Vous avez eu votre premier colosse : un de vaincu

Hop, retour au temple central où l'on vous donne un indice sur le lieu où trouver le prochain colosse et vous pouvez repartir en quête de la deuxième créature. Voilà le processus du jeu : chercher le colosse puis l'abattre. A répéter 16 fois pour achever le jeu. Vous comprenez mieux en quoi le jeu peut sembler répétitif ? Mais je vous assure que l'atmosphère dont est empreint ce jeu et l'excitation que vous aurez à traquer, découvrir puis venir à bout des colosses fait oublier tout le reste. Le caractère unique et mémorable de chacun des combats procure lui aussi un plaisir ludique énorme. Vous devrez user de réflexion pour repérer la faiblesse de votre ennemi et parfois de persévérance pour en venir à bout. Concrètement, vous aurez toujours à escalader le colosse afin d'aller lui asséner des coups d'épée sur son ou ses points faibles. Généralement, chaque colosse dispose de plusieurs points de faiblesse répartis sur tout le corps : presque toujours un au sommet du crâne (vous forçant par là à l'escalader jusqu'en haut) et un ou plusieurs autres ailleurs sur le corps. Certains boss sont particulièrement difficiles à battre ; imaginez donc essayer de rester accroché sur un oiseau géant, fait de pierre et de mousse, alors que celui-ci tourne et vire sans prévenir (forcément). Il vous faudra ainsi plusieurs tentatives pour éliminer les plus coriaces d'entre eux. Mention spéciale au dernier colosse dailleurs, il m'en a bien fait baver !!!

Visuellement, "SOTC" est encore une fois unique : la dimension des environnements, les animations impressionnantes de réalisme (que ce soit pour les déplacements de votre héros, du cheval ou des colosses), des effets lumineux super soignés qui vous en mettront plein les yeux... Rien ne m'a semblé avoir été laissé au hasard dans cette réalisation. Si l'on peut parfois trouver le jeu assez flou, gris, ou très rarement ralenti, on ne peut que se dire que c'est déjà bien ambitieux d'avoir conçu un tel jeu pour tourner sur une PS2 et que de toute façon, globalement, c'est un véritable chef d'oeuvre. Puisqu'on parle limite ici d'une oeuvre d'art multimédia et interactive, vous vous doutez bien que la bande sonore du soft est elle aussi exceptionnelle. Le compositeur, Kow Otani, nous offre une BO qui entre en parfaite harmonie avec l'univers crée pour le jeu, renforçant l'immersion avec des thèmes instrumentaux magnifiques. Tantôt calme, tantôt agressive, la musique du jeu ne pourra que vous bercer, vous immergeant encore un peu plus dans cet univers étrange mais si envoûtant. Sincèrement, les quelques défauts que l'on peut relever sur la réalisation du jeu (incluant des angles de caméra parfois foireux) ne nous permettent pas d'éclipser tout le reste : la dimension, l'ambiance, l'action, la poésie. Non, vraiment, chapeau à l'équipe qui a mis au monde cet univers car c'est l'un des plus impressionnants qu'il m'ait été donné de parcourir dans un jeu vidéo. Si vaste et à la fois si homogène, vous aurez vraiment l'impression de faire parti d'un tout ; sur votre cheval, si petit au milieu de ces vastes plaines, galopant à la recherche de votre prochain ennemi.

Alors, on en arrive à la rubrique en vrac. Promis, ça ne va pas devenir une habitude systématique pour chaque test mais j'avoue que c'est quand même bien pratique pour limiter les oublis. Allez, on commence : Le soft se dote d'une jouabilité presque exemplaire et quoi qu'il en soit accessible très rapidement. Vous ne devriez avoir aucun souci à prendre en main votre héros (déplacement, esquive, attaque, escalade) et il en va de même pour les déplacements à cheval (quoique je doive bien avouer avoir eu plus de mal de ce côté-là ; depuis qu'un cheval ma mordu, je change de trottoir dès que j'en vois un traîner en ville, alors pour ce qui est de monter dessus, très peu pour moi). Concernant la durée de vie, disons qu'il vous faudra une quinzaine dheures de jeu pour venir à bout des 16 colosses et peut-être un peu plus si vous vous perdez trop souvent. Toujours est-il que c'est très raisonnable, 16 boss ce n'est pas rien après tout. Bien évidemment, vu la qualité globale du jeu, on aurait souhaité que l'aventure soit plus longue, comme toujours, mais on ne peut pas se plaindre dune durée de vie trop courte. D'autant qu'après avoir achevé le jeu en mode normal, vous aurez la possibilité de le recommencer en mode difficile et de vous essayer au mode time trial dans lequel vous devrez défier les colosses en un minimum de temps. Bref, cest le genre de jeu où vous prendrez plaisir à admirer un paysage que vous avez déjà vu des dizaines de fois mais qui reste toujours aussi beau ; alors pourquoi s'en priver ?

Niveau difficulté, sachez que malgré l'indication de votre épée, il vous arrivera très certainement de vous perdre ou tout au moins de vous égarer ; certaines zones de la carte n'étant accessibles qu'à partir d'un endroit précis. Mais plus vous avancerez dans le jeu, plus vous connaîtrez le monde qui vous entoure, ses plaines, ses passages, ses grottes... Tout ça pour vous dire que même lorsque vous vous perdez, le jeu reste super agréable et que vous ne serez pas là, à jurer d'impatience, devant votre écran mais plutôt à vous émerveiller des paysages. Ces balades à cheval virtuelles, j'aime bien ça ma foi, et c'est bien moins fatigant que le vélo

Si "Shadow of the Colossus" a si bien été accueilli par la critique, de façon quasi unanime, c'est bien qu'il y a une raison ! C'est à peu près ce que je m'étais dit en me lançant dans cette aventure et du coup, maintenant je comprends tout à fait ce qui a fait le succès de ce soft. Plus qu'une simple aventure interactive, c'est véritablement une expérience vidéo ludique forte que nous offre là les développeurs de chez Sony. Un jeu qui vous prendra aux tripes, pour une petite quinzaine d'heures certes mais je vous assure que ce seront des heures de jeu durant lesquelles vous serez totalement absorbés par l'univers du jeu. Le travail considérable fourni, aussi bien au niveau de l'aspect esthétique du soft quau niveau artistique, a permis délaborer un monde unique et inoubliable. Un monde que vous n'auriez jamais pu approcher dans un autre jeu et au-delà de ça, une expérience de jeu que vous n'auriez non plus acquise dans un autre jeu. Parcourir à cheval ces étendues oubliées de l'homme puis s'attaquer à des ennemis aussi titanesques procurent réellement des sensations que l'on trouve rarement dans les jeux vidéo. Et ces ressentis sont habilement amplifiés par une ambiance et une réalisation dignes du plus grand des intérêts. Un jeu épuré où seuls les sensations et les ressentis importent ; une quête magique menée par le jeune Wanda qui est loin de se douter des conséquences de son insouciance.

Je finirai en vous disant ceci : "Shadow of the Colossus" est un jeu qui se vit, qui se fait. Et je suis prêt à vous parier que lorsque vous regarderez amèrement le générique de fin du jeu dérouler sous vos yeux, vous vous direz un truc du style : « Ah ouais ! Pfff ! Chapeau bas quoi ! Vraiment Quel jeu ! », ou quelque chose dans le genre en tout cas ; presque avec une petite larme au coin de l'oeil, presque... Une aventure épique, héroïque, magistrale comme on n'en voit rarement dans les jeux vidéo... Bref, un jeu à ne surtout pas rater pour les amateurs de jeux exceptionnels (bonne catégorie de jeu ça tiens !!), au risque de s'en mordre les doigts. Un héros sort de l'ombre... Soyez à la hauteur !

Oui Shadow of the Colossus est un grand jeu, original et artistiquement très réussi, prenant et rudement fun à jouer...mais, il y a toujours un mais, je ne peux pas m'empecher de croire que la PS2 est trop limite techniquement par rapport aux ambitions des développeurs. SOTC aurait mérité de sortir sur PC ou sur XBox 360 et là il aurait largement mérité un 19/20.

parfait

Ce jeu a eu le même impact sur moi que Another World sur Amiga il y a 13 ans de cela . Jeu culte donc.