Devil Kings sur PS2 Jeu Video

Alors que le marché du beatem all pur et dur était monopolisé par Koei et ses divers Dynasty et Samurai Warriors, une bande dirréductibles programmeurs nommée Capcom a tenté de faire une percée et de se faire reconnaître comme un maître en la matière avec son titre Devil Kings. Hélas, même si le soufflé est beau et gonflé au départ, il retombe bien vite et nous laisse sur notre faim.

Nommé Sengoku Basara au Japon, Devil Kings est le premier véritable beatem all de Capcom, qui était bien connu pour différents titres comme Megaman ou encore Devil May Cry. Je dis « véritable » beatem all car, comme tout jeu de ce genre qui se respecte, Devil Kings est un soft qui ne possède pas de véritable scénario. Il est dommage de constater ce que ce jeu est devenu. Avant de parler du titre en lui-même, sachez dabord que Sengoku Basara et DKpeuvent être considérés comme deux jeux différents, car ce dernier à subit pas mal de modifications de gameplay lors de son passage en Amérique et en Europe mais nous parlerons de ces différences ultérieurement.

Attaquons nous maintenant au vif du sujet. Je disais donc, le scénario est presque inexistant, pour ne pas dire carrément oublié; au début du jeu, on vous présente un petit écran où vous pouvez admirer une carte expliquant que le Japon est plongé dans le Chaos et que plusieurs gros méchants se le disputent. Scanrio prétexte donc. Et pourtant, le titre est basé sur les mêmes événements que la série Samurai Warriors de Koei : la période Sengoku Jidai (~1500 1600) du Japon féodal. Dailleurs, ce changement de scénario se voit légèrement moins dans la version japonaise que dans la version anglaise/française, car les batailles y ont leurs vraies noms.

Comme tout beatem all, vous êtes envoyé sur un champ de bataille où il faut bourriner un bouton (en loccurrence, le bouton carré) pour tuer tout ce qui vous entoure et amasser de lexpérience pour prendre des niveaux. Avec une petite subtilité néanmois : si vous appuyez sur le bouton triangle, vous pourrez « préparer » vos ennemis, ce qui revient à dire augmenter votre barre de fury en les tapant. Une fois la jauge de Fury pleine, vous pourrez lancez une attaque surpuissante, similaire à lattaque Musou des Dynasty et Samurai Warriors. Bon. Jusque là, tout est normal, à part la similitude avec les titres de Koei. Le problème, cest la faible défense dont dispose une grande majorité des personnages; en gros, si vous nêtes pas prudent et utilisez votre défense (L1) sans modération, vous pourriez vous faire tuer par un soldat X en trois coups ! Autant dire que cest plus que frustrant après avoir passé un quart dheure à tuer des ennemis sur le champ de bataille. Et, bien sûr, cela devient vite répétitif, surtout vu le faible nombre de batailles (environ une quinzaine) que propose le titre.

Mais le gameplay nest pas le plus gros point noir de Devil Kings, oh non. Son véritable point faible est son character et level-design, ne parlons même pas des noms ridicules. Vous pourriez, par exemple, choisir dincarner Scorpio, un valeureux guerrier qui utilise deux lances enflammées, au service de Red Minotaur, un homme déguisé en taureau et qui se bat avec une hache géante ? Ou peut-être Iron Ox, une sorte de robot mécha géant avec une lance de trois mètres de haut ? Bref, si vous nêtes pas convaincus, laissez moi juste vous dire que le design des personnages, ainsi que leurs noms (américains) et leurs armes sont tout bonnement RI-DI-CULES. En allant d'un homme androgyne arborant une épée de glace, on arrive à une petite fille qui porte un marteau géant en passant par un gros balourd qui portant deux canons sur les bras. Cest jouissif au départ de tuer des adversaires avec des armes aussi farfelues, mais ça se révèle vite lassant, encore une fois. Surtout étant donné quil ny a que 12 personnages au total ! Comparé à la vingtaine de Samurai Warriors et à la quarantaine de Dynasty Warriors, cest très .

Jai évoqué les deux grandes faiblesses de ce jeu, mais Devil Kings possède aussi quelques avantages, quelques... Par exemple, chaque personnage possède une variété de coups spéciaux (allant de 3 à 6), tous plus impressionnants et originaux les uns que les autres. Et le nombre dobjets, que vous pouvez équiper avant la bataille et qui vous confère des bonus, sont très nombreux (plus dune cinquantaine). Chaque personnage possède 6 armes différentes quil vous faudra débloquez bien sûr. Autre originalité : les objets et les armes possèdent des niveaux, allant de 1 à 99, c'est peut être un petit détail, certes, mais cela prouve bien que le contenu du jeu en lui-même nest pas pauvre. Malheureusement, le jeu ne propose que deux modes de jeux : le mode Conquête qui vous envoie sur une carte pour livrer bataille et conquérir, et le mode Libre qui vous permet de choisir le personnage et la bataille que vous voulez.Une fois de plus, le tour est très vite fait, avec seulement douze personnages...

Côté graphismes, pour un jeu sorti début 2006, ils sont honnêtes et certaines cinématiques sont réalisées dans u style animé/ manga qui est très agréable à lil. Les musiques, quant à elles, ne sont pas foncièrement impressionnantes du tout et surtout lassantes à la longue mais réhaussés par des doublages anglais de bonne qualité même si certaines voix et répliques sont vraiment énervantes. Ai-je oublié de préciser que, sur un champ de bataille, un personnage répète parfois 10 fois la même chose tel un robot déréglé ?

Pour faire un bref résumé de ce test, laissez moi vous dire que ce jeu nest pas foncièrement mauvais mais quil ne brille malheureusement pas autant quil aurait dû. Devil Kings vous fournira une dizaine dheures de plaisir maximum mais, une fois terminé, vous le rangerez dans une armoire et vous ne le sortirez que lors des longues soirées dhiver, du fait de sa jouabilité répétitive, de sa difficulté parfois punitive et de sa courte durée de vie. Dommage, car ce jeu avait le potentiel dêtre plus, bien plus.